Paradoxe et critique de l’upcycling
La principale critique qu’on fait à l’upcycling, c’est son prix.
En effet, bien que la matière première (tissu ou vêtement) soit moins chère puisqu’initialement destinée à la destruction, les vêtements upcyclés sont souvent « plus chers que le neuf ».
Cela s’explique parfaitement quand on prend en compte le temps de recherche et de sélection de la matière première, le coût de la main d’œuvre et le travail de créativité nécessaire pour la création d’une pièce unique ou d’une production en toute petite série.
Le « coût » de l’upcycling expliqué
Prenons l’exemple de vêtements réalisés à partir d’anciens jeans usés. Le travail commence par la recherche et la selection des tissus. Il faut alors patiemment démonter le vêtement d’origine pour retirer toutes les coutures, les boutons, les fermetures à glissières, les passants, etc. Ensuite, il faudra retirer les parties trop usées ou les réparer. Etant donné qu’il n’existe pas de procédé industriel pour réaliser ces étapes, c’est généralement un travail minutieux qui se fait à la main.
Enfin, c’est l’étape du travail créatif d’assemblage, de découpe, de couture et d’ennoblissement pour la réalisation du nouveau vêtement. Là encore, à cause de la contrainte imposée par la matière première spécifique, le travail se fait généralement à la main et pour produire une pièce unique.
Les risques de récupération de l’upcycling
Autre reproche, l’utilisation de cette tendance par des enseignes connues de la fast fashion qui peuvent profiter d’actions de recyclage ou de mini collections upcyclées pour verdir leur image auprès des consommateurs.
C’est cette tendance à la récupération que les associations critiquent et appellent le « green-washing ». Il s’agit de petites opérations à petite échelle réalisée sans pour autant apporter de réels changements à leur impact écologique global ni à leurs modes de production.
Enfin, les collectifs écologiques critiquent la promotion « d’une empreinte carbone neutre » affichée par de plus en plus de marques. Ils leurs reprochent de faire de la récupération et de se redorer le blason en plantant des arbres, sans pour autant faire de compromis sur leurs modes de production ou leur modèle économique.

Tag dans les rues de Paris réalisé par Extinction Rebellion qui décrie le « greenwashing » (2021)